Journée éprouvante émotionnellement parlant car nous allons entrer dans une page d’histoire dont le Cambodge ne s’est pas encore relevé car À Phnom Penh, nous visitons l'émouvant musée du crime génocidaire où selon ce qu’on peut lire sur les affiches du musée, on évalue à 3,3 millions le nombre de morts ou disparus, à près de 150 000 le nombre des invalides et 200 000 le nombre des orphelins. Sans compter les écoles et industries détruites. La guerre civile aura duré près de 30 ans, pour se terminer à la fin du siècle dernier (1998). Un pays ne se remet pas du jour au lendemain d’une telle catastrophe. Trois générations qui n’ont pas reçu d’éducation (qui doit éduquer les générations suivantes sans trop savoir comment s’y prendre) et une économie complète à reconstruire où règne la corruption.
Avant la guerre civile , on appelait ce Lycée Tuol Svay Prey qui veut dire « Colline des manguiers sauvages ».Pendant la guerre civile, cette école est devenue le théatre des pires atrocités de l’humanité, on l’a appelé Tuol Sleng qui veut dire « Colline empoisonnée », révélateur du lieu . Tuol Sleng ou S-21 est la plus connue des quelques 190 prisons que la police politique de la dictature khmère rouge avait disséminées à travers le Cambodge durant les années 1970.
À regarder de loin, ça ressemble à n’importe quelle école secondaire
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Quand on s’en approche , on est saisi par la présence de barbelés , ça glace le sang…
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Je n’oublirai jamais cette visite, en tant qu’être humain, j’ai éprouvé un sentiment de honte devant toute les horreurs relatées dans ce musée , l’homme est capable du meilleur et du pire et quand un despote narcissique prend la tête d’un pays, le pire devient un cauchemar immonde. Il faut voir des musées comme ça pour se rappeler que la démocratie est précieuse mais fragile.Les Khmers rouges enfermaient à S-21 tous ceux supposés être des opposants au régime, et ce pour n'importe quel motif. Les personnes incarcérées étaient aussi bien des jeunes que des personnes âgées. Il y avait des femmes, des enfants et même des bébés et parfois des familles entières. Ouvriers, intellectuels, ministres, diplomates cambodgiens, mais aussi des étrangers (Indiens, Pakistanais, Anglais, Américains, Canadiens, Australiens...) s'y côtoyaient. Le simple fait de porter des lunettes (y compris pour les enfants) était suffisant pour être considéré comme intellectuel et donc « à exterminer ». Notre guide y a perdu sa mère et une de ses sœurs .
Le couloir de la mort…
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Les gardiens photographiaient soigneusement les prisonniers au moment de leur arrivée, ainsi qu'avant ou au moment de leur mort, alors que leurs gorges étaient tranchées, leurs corps mutilés par les tortures et si décharnés par la faim qu'ils étaient presque méconnaissables. Les photographies faisaient partie d'un système destiné à prouver que les ennemis de l'État avaient bien été tués. Les khmers rouges tenaient également des registres d'entrées et sorties des prisonniers (morts ou voués à la mort) de la prison.
Les registres et les photos ont permis de révéler qu'au total environ 10 500 prisonniers y sont restés trois mois en moyenne, en plus des 2 000 enfants qui y ont été tués.
Les gardes avaient entre 10 et 15 ans, et sous l'endoctrinement de leurs aînés, devenaient rapidement beaucoup plus cruels que les adultes.
Dans ce musée, il y a des salles remplies de photos des 15 000 prisonniers, la plupart très jeunes.
Les salles de classe du premier étage n'étaient pas reliées entre elles à l'origine, mais les khmers rouges ont cassé les murs pour faire un couloir central, des deux côtés duquel ont été fabriquées de petites cellules sommaires en brique, avec des portes de bois à lucarne carrée, permettant aux gardiens de regarder en permanence ce qui se passait dans les cellules. Les cellules étaient de taille variable, les plus petites d'environ 1,5 m² contenant trois personnes, parfois plus.
Dans ces salles de classes, utilisées comme cellules, on peut encore voir, près de 30 ans plus tard, des flaques de sang séché.
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Sur les 16 000 à 20 000 prisonniers de Tuol Sleng, personne ne s'est échappé. À la libération du camp, il y avait sept survivants. En voici deux qui étaient sur place lors de notre visite.
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Quand nous avons quittés ce musée, poursuivre notre journée sur une note plus légère était nécessaire, par chance, une personne du groupe avait manifesté le désir d’acheter du poivre de Kampot , notre guide nous a amenés au Marché Central monumental édifice art déco de couleur jaune, construit dans les années 1930, il est composé d’un immense dôme et quatre ailes qui recouvrent de vastes ramifications d’allées avec des stands de marchandises à perte de vue.
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Il est un des symboles de Phnom Penh et un véritable bijou pour la photo.
Le dôme
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Une des quatre ailes
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Avant de quitter Phnom Penh pour pour nous envoler vers Siem Reap, j’ai capturé ce que nous ne verrons jamais chez nous en matière de transport .
Un passager pas attaché….
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Une livraison de moines…
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